(Article extrait du livre Greenpeace: ung ONG à double fond(s) de Thibault Kerlirzin, édité par VA éditions (2018).
Les attaques de Greenpeace contre Total
Chronologie
En avril 2016, une équipe de trente chercheurs océanographes américains et brésiliens rendirent publiques leurs découvertes sur un grand récif corallien à l’embouchure de l’Amazone (Foz do Amazonas), suite à des expéditions menées en 2010, 2012 et 2014. Ce récif mesurerait près de 9 500km2, pour plus de 1 000km de longueur, s’étendant des États du Maranháo, du Pará et d’Amapá, jusqu’à la frontière avec la Guyane française. Cette expédition s’appuya sur une publication de 19771, qui rapportait la pêche de poissons semblables à ceux que l’on trouve dans les milieux coralliens.
Le 12 janvier 2017, Greenpeace envoyait une lettre à Total, probablement pour faire part à l’entreprise de son opposition au forage pétrolier dans la Foz do Amazonas. Quelques jours plus tard, l’ONG entreprit une expédition sur les lieux pour réaliser les premières images du récif corallien. Le 23 janvier, Greenpeace Italia publiait un visuel avec une petite tortue et des gouttes de pétrole rajoutées prêtes à lui couler dessus2. C’est ce jour que l’ONG publia son premier tweet sur le sujet avec le hashtag #AmazonReef. Le 28 janvier, Greenpeace UK publia la première photo du récif sous -marin3, suivie par Greenpeace India4 et d’autres bureaux (Belgique, Russie, etc.).
En janvier 2017, après la lettre de l’ONG à Total, l’Esperanza se rendit à 250 kms au large des côtes du Brésil pour mener une expédition de documentation5. Le 29 janvier, la BBC rapportait l’expédition, et écrivait que selon Greenpeace, 95 puits avaient été forés dans la région, avec vingt-sept d’entre eux abandonnés suite à des incidents mécaniques6. Contre Total, Greenpeace réalisa une vidéo animée simulant unefuite de pétrole qui détruit en conséquence l’écosystème marin (animaux, végétation), accompagnée d’une musique d’ambiance anxiogène et de poissons morts remontant à la surface en noir et blanc pour accentuer l’effet macabre. Le message est qu’« au large du Brésil, une menace plane », symbolisée par un navire de Total.
Dans le même temps, en janvier 2017, Greenpeace lança une pétition contre le groupe pétrolier. Elle comportait plus de 50 000 signatures au 29 janvier7, 500 000 au 16 février8, plus d’un million au 18 avril 20179, et plus d’1,33 million à ce jour10. Elle permit notamment, en faisant monter le hashtag #AmazonReef, de donner davantage de visibilité aux actions ultérieures de l’ONG sur Twitter, fin mars et surtout fin mai. Si BP est aussi mise en cause, la vidéo et le logo de la pétition ne représentent que la multinationale française11. La section britannique de Greenpeace lança aussi une pétition contre BP et Total, mais sans aucun logo12. En outre, Greenpeace France n’a une fois de plus pas activement attaqué BP.
Le 31 janvier, l’Energy Desk de Greenpeace publia une information erronée, selon laquelle Total et BP voudraient forer à 8 km du récif. Après un courrier de Total du 8 février l’invitant à se rendre sur les lieux, l’ONG rectifia, les forages les plus proches étant prévus à 28 km du récif13. Le 6 février, Greenpeace qualifia les opérations de Total et BP de « projets écocides14 ». Les entreprises menaceraient aussi la mangrove amazonienne du parc national de Cabo Orange, un espace protégé de 619 000 hectares.
Le 27 mars, Greenpeace déversa 3 000 litres de mélasse sur environ 400 m2 devant le siège de Total à La Défense, avec des militants portant des banderoles en français et en portugais où était inscrit « Sauvons le récif de l’Amazone », et une autre seulement en français, « Total menace officielle du récif de l’Amazone », avec une réplique déployée en grand par des militants escaladant la devanture du bâtiment. L’AFP filma la vidéo de l’action15 et plusieurs utilisateurs de Twitter partagèrent les photos de l’événement, qui n’obtint cependant qu’assez peu de retweets à chaque fois, contrairement à l’action de Greenpeace du 27 mai (de plus grande envergure et où l’ONG put s’appuyer sur ANV-COP21 et donc ses réseaux pour obtenir davantage de résonance).
Ce même jour, sur Twitter, en réponse à Greenpeace, Total invita (à nouveau16) l’ONG au dialogue et donna sa version des faits : « Nos licences d’exploration ne se superposent pas avec le positionnement des récifs décrits par la communauté scientifique. Ceci a été attesté lors de l’“étude de baseline environnementale”. L’enquête publique a confirmé l’absence d’impact par nos opérations sur ces récifs : le puits le plus proche qui sera foré sera situé à 28 km de distance. » Total ajoute que des leçons furent tirées de 2010 et de la catastrophe de British Petroleum avec « la conception, la construction et la mise à disposition d’équipements capables de stopper une éruption. Ces équipements sont gérés par l’organisme coopératif de lutte contre la pollution marine aux hydrocarbures, le Oil Spill Response Ltd (OSRL). À titre d’exemple, un des dispositifs de “capping” est en place à Rio de Janeiro. » Total proposait à Greenpeace de « [se] rendre compte par [elle] — même de la qualité des travaux de préparation et des opérations sur place ». L’impact de cette communication de Total est toutefois inexistant : Manoelle Lepoutre, Directrice engagement société civile de Total, ne fut retweetée que cinq fois, contre 105 pour le tweet initial de Greenpeace.
Le 27 mars 2017 toujours, en même temps qu’en France, Greenpeace mena une action contre Total en Belgique17, où Anvers accueille la plus grande raffinerie belge du groupe pétrolier. L’une des deux Directrices de Greenpeace International, Bunny McDiarmid, y participa. Elle incarne un symbole fort puisque, comme nous l’avons mentionné dans sa biographie, elle fit partie de l’équipe du Rainbow Warrior en 1985 — l’accusation contre
Total s’étend ainsi subtilement à la France18. Les militants escaladèrent « un grand réservoir de pétrole, une torchère et une cheminée haute de 90 mètres pour y déployer une banderole », ainsi qu’une œuvre d’art qu’ils recouvrirent ensuite de faux pétrole. Cette action à Anvers rassembla des activistes de Greenpeace Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Hongrie, Suisse et du Royaume-Uni. Elle s’inscrit dans le contexte d’autres manifestations qui se tinrent au mois de mars dans plus de soixante pays. Bunny McDiarmid demandait ici que Total écoute le mouvement Break Free, qui se développerait sur les six continents. Cette opération est en réalité majoritairement chapeautée par Greenpeace : dans l’essentiel des pays partenaires, l’ONG est en effet la seule entité qui représente Break Free19.
Le 31 mars, pour Le Monde, Rémi Barroux20 notait que « Total sera l’une des deux compagnies, avec BP, à pouvoir explorer cette zone21 . » L’information est fausse et ne fut pas corrigée a posteriori : plusieurs entreprises ont obtenu des concessions pour forer dans la Foz do Amazonas. Comme dans un reportage de Reuters (cf. infra), les avis mis en avant par l’article divergent quant au forage. Pedro Aloisio Pitar, président de l’association locale des pêcheurs de Calçoene, expliquait que la population entendit parler du forage dès 2013 mais manque d’informations ; Ricardo Motta, « le Directeur du parc national de Cabo Orange […] redoute le chantage économique et social des compagnies pétrolières, dans un pays en crise, avec ses 13 millions de chômeurs » ; la maire d’Oiapoque, au nord du parc de Cabo Orange, se montre favorable aux projets et à leurs retombées socio-économiques ; Gilberto Laparra, président du Conseil des peuples indigènes d’Oiapoque, s’interroge, et aimerait que Total et BP se rendent auprès des communautés locales. Enfin Ronaldo Francini Filho, professeur de biologie marine à l’université de l’État de Paraïba, demande à en faire une zone protégée — ce point aura son importance, comme nous le verrons (cf. III).
Le 1er avril, Greenpeace fit un « poisson d’avril » à Total en simulant des forages pétroliers sur des sites naturels et touristiques français (Trocadéro, EtrÉtat, Pic Saint-Loup, Bordeaux, ou encore Mont-Saint-Michel22), habillés en faux cadres dirigeants et en faux ouvriers (une demi-douzaine à une dizaine de militants à chaque fois). Libération rapporta que « les militants ont annoncé d’autres actions dans les semaines à venir si Total maintient son projet, qui pourrait voir le forage de puits d’exploration avant la fin 201723. »
Le même jour, contre Total, Greenpeace réalisa quelques happenings au Brésil, avec à chaque fois peu de militants24, à l’exception d’une grosse performance qui réunit six cents personnes le 29 mars, dont deux cents étudiants d’écoles publiques de Rio de Janeiro. Greenpeace fit ici du lobbying auprès des Directeurs et enseignants d’écoles pour convaincre de réaliser la performance, il ne s’agit donc pas d’un recrutement de six cents militants de l’ONG25. Comme par le passé26, John Quigley fut missionné par Greenpeace pour réaliser la performance. Il n’est toutefois pas certain que Greenpeace ait eu une réelle influence sur les processus décisionnels brésiliens, les autorités précisant quand elles interagissent avec des ONG27.
Le 5 avril 2017, Greenpeace France publia une cartographie accompagnée de plusieurs diapositives et mettait en cause « des technologies toujours à risque », citant seulement, toutefois, l’exemple de Deepwater Horizon. L’ONG affirmait qu’« on ne compte plus les nombreux exemples d’accidents et de fuites liés à l’exploration et l’exploitation pétrolières », mais se contentait de reprendre cet exemple de 2010, le plus anxiogène, contre lequel elle se distingua pourtant par sa passivité. Selon Greenpeace, les populations locales seraient « inquiètes ». Le reportage de Reuters disponible souligne pourtant qu’une partie de la population perçoit ces forages comme une opportunité économique28.
Le 10 mai, Greenpeace France rapporta que le 3 mai, le procureur de l’État d’Amapá recommandait à l’Agence environnementale brésilienne (IBAMA) de suspendre les licences environnementales des compagnies pétrolières pour leur projet de forage exploratoire en eaux profondes. Total et BP n’auraient pas tenu compte du récif corallien et de son écosystème et une meilleure étude d’impact serait à mener. Ceci ne signifie pas que le projet est annulé29 et la demande des autorités est donc différente de celle de Greenpeace. Ici, dans ses « considérant », le procureur invoque notamment le principe de précaution30, selon le Principe 15 de la Déclaration ECO 92.
Le 23 mai, Greenpeace France publia un rapport critiquant Total et ses apparentes carences dans l’évaluation des risques du forage dans la Foz do Amazonas. L’ONG s’appuya sur quatre experts. Nous reviendrons dessus. Greenpeace France adressa onze questions à Total dans le cadre de son Assemblée générale ordinaire et extraordinaire du 26 mai31. Le Conseil d’administration apporta des réponses, nous en mentionnerons quelques-unes :
- La formation de récifs fut découverte dans les années 1970 « et a fait l’objet depuis de plusieurs publications scientifiques ». Précisons que Greenpeace semble avoir raison sur sa critique : seul un article scientifique de 1977 en fait état.
- Les deux puits d’exploration du programme de forage présentent des conditions standard. Ils se situent à respectivement 28 et 38 kms du récif et sont forés à environ 1 900 m d’eau « tandis que le récif ne s’étend pas au-delà de 250 mètres d’eau ».
- « En plus d’une soixantaine de réunions de consultation et trois audiences publiques, une étude d’impact environnemental complète a été menée avec l’assistance d’un tiers expert brésilien reconnu, la société Prooceano. Cette étude est publique et disponible sur le site de l’IBAMA, l’autorité environnementale brésilienne. Cette étude montre notamment qu’il n’y a pas de récif ou d’écosystème sensible sur nos permis. »
- Total rappelle que « l’exploration est une activité dont le succès n’est pas garanti ». Le délai entre le début de l’exploration et la mise en production d’un champ est
d’environ huit ans pour un projet grand-offshore. - Le projet Foz do Amazonas « présente des conditions standard en termes de régimes de pression (pressions hydrostatiques) et ne présente donc pas les risques de pression élevée que l’on rencontre dans certains puits du Golfe du Mexique » (Edina Ifticène de Greenpeace France avertissait que Total compte utiliser les mêmes méthodes de forage que celles qui ont conduit à la catastrophe de Deepwater Horizon en 2010). Total a accès à un dispositif de « capping stack » dans la région de Rio de Janeiro. Il n’est pas réservé à Total, car développé et mis en commun par l’industrie pétrolière, mais sera disponible pour Total en cas de besoin. Sur ce dernier point, la critique de Greenpeace paraît pertinente : si le dispositif, qui n’est pas réservé à Total, est indisponible en cas de besoin, la fuite ne pourra pas être contenue.
- Plusieurs procédés entrent en jeu en cas de fuite : activation des systèmes d’obturation des puits et mise en œuvre de dispersants. Les systèmes obturateurs sont plus fiables qu’avant (« tests multiples et redondance des Blocs Obturateurs de Puits »), « et les systèmes de suivi et contrôle des variations de pression sont plus performants ». Le « capping stack » est mis en œuvre en dernier recours. Sa durée d’acheminement serait d’une dizaine de jours.
- « Le projet Foz do Amazonas se justifie […], à l’inverse de l’exploration pétrolière en zone de banquise dans l’Arctique à laquelle Total a renoncé, car ne présentant pas les caractéristiques de projets pétroliers à bas coût qui résistent à des prix bas. »
- Total va consacrer 10 % de son budget R&D à la technologie de captage, stockage et valorisation du CO2.
- Total a initié un dialogue avec plusieurs ONG dont Greenpeace au sujet des activités brésiliennes, et avait déjà proposé à Greenpeace, par un courrier du 8 février 2017, « de se rendre sur le site du projet Foz do Amazonas pour se rendre compte sur place de la qualité des travaux de préparation et des opérations ».
Le 27 mai (le lendemain), l’ONG mena de nouvelles actions dans une vingtaine de villes françaises et dans six pays. Elle appelait à une journée de mobilisation internationale contre Total. Six pays étaient associés : Brésil, Luxembourg, Malaisie, Pays-Bas (siège de Greenpeace International), Turquie, France. Des militants de Greenpeace et d’ANV-COP21 recouvrirent par exemple une station-service Total située Porte de Montreuil, aux couleurs de l’Amazone et de son récif corallien, tout en déployant la banderole « Station Total : récif en danger » sur le périphérique attenant. Le forage, lisait-on, se ferait « à moins de trente kilomètres du récif révélé au public il y a quelques mois, et à la limite des eaux territoriales françaises, celles de la Guyane, où la compagnie n’a pas eu l’autorisation d’explorer ». Les panneaux placardés dans la station-service avaient la forme de poissons, de coraux et de tortues. Greenpeace critiquait le risque que tout forage entraînerait pour la biodiversité, que ce soit dans les eaux brésiliennes ou « les centaines de kilomètres de côte, où se succèdent mangroves et forêts32. » En France, Total possède 2 200 stations-service33. BP en a 40034, mais Greenpeace n’occupa aucune de cette entreprise.
L’ANV-COP21 a plusieurs partenaires35 (dont Greenpeace) liés plus ou moins directement à des intérêts financiers du secteur énergétique : Les Amis de la Terre, 350.org (cf. infra), la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme (FPH, qui finance l’ANV-COP2136 et est étroitement liée à l’Open Society du spéculateur George Soros37), Alternatiba (qui a également comme partenaire la FPH, mais aussi l’European Climate Foundation38). Comme Greenpeace, Alternatiba se prononce en faveur de l’éolien39.
Ce 27 mai, Greenpeace se montra active sur les réseaux sociaux, mais d’une manière qui s’apparente à de l’astroturfing, gonflant artificiellement l’ampleur de ses actions. Des photos de militants furent partagées à plusieurs reprises avec le même hashtag #amazonreef. Des photos des diverses actions furent publiées.
Le 28 août 2017, l’IBAMA émettait pour la deuxième fois un avis négatif pour l’octroi de licences environnementales pour le projet de Total40, dans les blocs FZA-M-57, 86, 88, 125 et 127. L’avis souligne des manquements relatifs à la modélisation et à la dispersion des polluants, mais aussi la possibilité que les forages puissent toucher des pays voisins. Actuellement, l’opposition de Greenpeace se poursuit. Son but est que Total abandonne son projet, comme l’annonçait Thiago Almeida de Greenpeace Brésil.
À nouveau, un ciblage à deux vitesses
Selon la cartographie fournie par Greenpeace elle-même (déjà présentée supra), plusieurs groupes pétroliers disposent de concessions dans la Foz do Amazonas. Dans son rapport du 23 mai 2017 (cf. infra), l’ONG demande « à Total, à BP et aux autres compagnies pétrolières de renoncer à ces projets ainsi qu’à tout autre forage exploratoire dans le bassin de l’embouchure de l’Amazone ». Rien de concret contre ces « autres » ne fut mené. Queiroz Galvão E&P (QGEP) et Ecopetrol ne subirent aucune attaque de la part de l’ONG. BHP Billiton (dont l’un des six plus gros actionnaires est la Bank of America41), également présente, n’eut aucune critique à déplorer pour ses projets de forage pétrolier. Le 11 avril 2017 pourtant, Greenpeace Brésil publia un article sur la contamination des eaux souterraines du Rio Doce42. Les agriculteurs seraient durement touchés, en particulier au travers de l’eau qu’ils utilisent. L’ONG a d’ailleurs produit une étude sur le sujet43 et considère qu’une modification de la loi sur la protection de l’environnement serait désastreuse. La « catastrophe » du Mariana (Minas Gerais), due à la société minière Samarco, « formée par Vale et BHP Billiton », aurait détruit le bassin de la rivière Doce, et entraîné 21 morts. Un premier article avait été publié le 30 mars et parlait déjà de Vale et BHP Billiton44, fort critiquées au travers de la Samarco. Le 5 novembre 2015, un barrage minier s’était rompu, « libérant des dizaines de millions de mètres cubes de boues d’extraction, tuant au moins dix personnes (et quinze autres portées disparues) et ravageant sur 850 kms tout l’écosystème du Rio Doce et ses environs. Cette catastrophe écologique, la plus importante au Brésil par son ampleur, est due à la négligence et au mauvais entretien des barrages par Samarco et BHP Billiton. L’impact écologique n’est à ce jour pas encore connu avec précision45. » En 2014, BHP Billiton était classée comme la 19e entreprise la plus émettrice de CO2 depuis le début
de la société industrielle (1751-2010)46.
Le cas de Brasoil (Brasoil Manati Exploração Petrolifera S. A.47) est intéressant à souligner. Ce groupe pétrolier fait partie des bailleurs de fonds de l’expédition océanographique qui mit officiellement le récif corallien à jour48. Société privée de développement, production et exploration pétrolière et gazière au Brésil, dont le siège est à Rio de Janeiro, Brasoil est fonctionnelle depuis 2006 et a développé des opérations avec ses partenaires, dont Petrobras et Queiroz Galvão E&P. Elle est opératrice de trois blocs obtenus lors de la vente aux enchères (11e round, cf. infra) de mai 2013, avec une participation de 100 %49. Elle dispose en outre d’une participation dans l’un des plus grands gisements de gaz au Brésil. Deux des blocs sont situés en mer dans le bassin amazonien et un onshore dans la baie de Reconcavo (REC-T-95). Sa concession dans la Foz do Amazonas (bloc FZA-M-25450 et FZA-Z-539) a été « couverte » par une nouvelle technique de sismique 3D, qui permettra à Brasoil d’identifier les domaines de l’exploration. En 2007, Brasoil acquit un portefeuille d’actifs chez Queiroz Galvão.
Le bloc FZA-M-539 comprend un champ de gaz découvert par Petrobras en 1976, localisé dans l’eau entre 100 et 150 mètres de profondeur. Un second bloc, FZA-M-254, se situe à l’extrême-sud de la zone, dans des canaux turbitidiques en eaux profondes, qui s’étendent du puits de Zaedyus (à environ 150 kms au nord-est de Cayenne, « sous plus de 2 000 mètres d’eau et 5 711 mètres de roche sous le plancher marin » – exploité par un consortium conduit par Shell, avec Tullow Oil comme opérateur du forage51) en Guyane française. Brasoil détient également Brasoil Coral (Brasoil Coral Exploração Petrolifera Ltda) et Brasoil Cavalho Marino Exploração Petrolifera Ltda.
Brasoil ne subit pas d’attaques de Greenpeace, alors que ses deux blocs touchent pratiquement le récif de corail. Sur son site, Greenpeace Brasil ne mentionne pas une seule fois l’entreprise, ni son repreneur, PetroRio. De manière plus surprenante, rien contre Petróleo Brasileiro (PetroBras) non plus. Pourtant, l’entreprise nationale est opératrice de tous les blocs, et en exploite elle-même deux : ces derniers ne sont pas situés à 28 kms du récif, mais sur le récif lui-même. Greenpeace ne mena aucune opération contre elle, que ce soit dans ses stations-service, par des occupations diverses ou même au travers d’articles sur le site de Greenpeace Brésil.
Prenons un autre élément comparatif de taille pour illustrer brièvement le souci à géométrie apparemment variable de Greenpeace à l’égard de l’environnement. En novembre 2011, l’Agence Nationale du Pétrole brésilienne annonça que Chevron, le géant pétrolier américain, avait désormais l’interdiction de réaliser des forages pétroliers au Brésil, suite à une fuite d’une quantité de 2 400 barils de pétrole dans la zone de forage présalifère le 9 novembre52, risquant alors une amende de cinquante-cinq millions de dollars. Des gisements à une telle profondeur sont en effet risqués, à lire le rapport de Greenpeace que nous analyserons ci-après : les risques augmentent au-delà de 4 500 mètres de profondeur, et les gisements présalifères se situent à 7 000 mètres.
Quelle fut à l’époque la réaction de Greenpeace ? Absolument aucune. Le bureau international tout comme les bureaux régionaux et nationaux demeurèrent muets. Seule la section brésilienne de l’ONG se manifesta, avec relativement peu de détermination. De plus, malgré l’accident et son ampleur, Greenpeace ne demanda pas que Chevron cesse ses forages, mais seulement que l’entreprise soit « transparente » sur l’accident. Une seule action eut lieu, rassemblant moins de dix militants, qui déployèrent une banderole « Chevron : votre bazar, notre problème » (Sua sujeira, nosso problema) et déversèrent de la fausse huile devant les locaux brésiliens de l’entreprise. Pourtant, comme le rappelle Greenpeace, de grands récifs coralliens se trouvent à Abrolhos, dans le bassin de Campos où la fuite de Chevron eut lieu, et leur importance en tant que
ressources naturelles a abouti à la transformation du récif en un parc national en 1983, assurant « la richesse de la pêche et les avantages du tourisme53 ». Cinq jours après cette action, Greenpeace Brésil publia un communiqué là encore en décalage avec sa réputation d’activiste, se contentant de déclarer que « si l’investissement actuellement dédié au pétrole était dirigé vers les énergies renouvelables, cela pourrait mettre le pays sur la voie de l’énergie verte54 ».
En 2013 seulement, Greenpeace Brazil lança une initiative éphémère pour présenter l’historique des données et des accidents dans la région présalifère. Le site ne comprend que quatre articles : le premier date du 9 mai 2013, les trois autres du 7 mars 201455.
Le fond : « Forages pétroliers dans le bassin de l’embouchure de l’Amazone : un risque inacceptable », rapport de Greenpeace
Le rapport de Greenpeace, publié trois jours seulement avant l’Assemblée générale de Total, pose des questions pertinentes sur le plan écologique, mais nécessite tout de même une mise en perspective sur plusieurs des éléments qu’il présente56. Il s’est appuyé sur l’expertise de quatre scientifiques « indépendants », dont les conclusions soulignent que « les modèles hydrologiques et de dispersion de marée noire utilisés dans le cadre de l’EIE [Etude d’Impact Environnemental] ne prennent pas suffisamment en compte les caractéristiques de la région. Ainsi, Total a sous-estimé les dommages qui pourraient découler des activités de forage ou d’une éventuelle marée noire. De plus, ces modèles ne tiennent pas compte de l’importante étendue du récif, ni de la possibilité qu’une marée noire puisse atteindre les mangroves côtières. »
Sur la question d’une acquisition de sept blocs, le rapport de Greenpeace renvoie vers un article qui ne donne pas ces informations57, mais qui souligne entre autres le retour d’ExxonMobil au Brésil (silence de Greenpeace) et note que l’ANP proposait, dans son 11e round, l’acquisition de 289 blocs. Sur 142 offres reçues, l’Agence en attribua finalement quarante-cinq, situés dans les cinq bassins de la marge équatoriale.
Poursuivant, Greenpeace demande 1) aux autorités brésiliennes d’annuler toutes les autorisations de forage dans le bassin de l’embouchure de l’Amazone 2) à Total, à BP et aux autres compagnies pétrolières de renoncer aux forages dans le bassin de l’Amazone. Greenpeace demande en outre à ce qu’il n’y ait plus de nouvelles explorations pétrolières. Pour une analyse des risques de terrain et son instabilité (glissements de terrain, forts courants), Greenpeace a fait appel à l’analyse du géoscientifique Moysés Gonsalez Tessler, dont le profil professionnel LinkedIn précise son statut de consultant technique pour l’entreprise Tetra Tech — depuis avril 201258.
Cette précision rend difficile l’évaluation de la fiabilité des données fournies par le D r Tessler : Tetra Tech, entreprise publique américaine, bailleur de fonds du World Resources Institute (cf. infra)59, également proche de l’USAID60 et par le passé partenaire de Conservation International (cf. infra., III)61, fut au cœur d’un scandale en 201462, quand un lanceur d’alerte révéla que l’entreprise, bénéficiaire d’un contrat de trois cents millions de dollars, avait volontairement falsifié des données d’enjeu de santé publique, sous-estimant volontairement les risques de radiation de Superfund, un ancien site de la Navy (où se trouvait un laboratoire de défense radiologique et de décontamination de bateaux irradiés par les essais d’armes nucléaires) destiné à être reconverti en parcs, boutiques et logements, ce que confirma la Commission de réglementation nucléaire des États-Unis le 11 février 201663. Le lanceur d’alerte Anthony Smith, ancien technicien de contrôle des radiations pour l’entreprise, témoigna en mars 201664. Ses superviseurs lui auraient 1) ordonné de remplacer des échantillons de terre potentiellement contaminés par des échantillons propres 2) demandé de jeter de la terre contaminée dans des tranchées ouvertes du côté de Hunters Point 3) forcé à signer de faux documents plus tard soumis au gouvernement 4) fait falsifier des données informatiques qui analysaient les niveaux de radiation. Greenpeace n’a d’ailleurs jamais attaqué Tetra Tech sur cette affaire, mais a collaboré plusieurs fois avec ses consultants, aux États-Unis65 comme en Allemagne66,67 .
La modélisation de Total souffrirait de nombreuses carences, par exemple une simulation qui ne permettrait pas d’évaluer avec précision la dynamique des vents et des courants. Le modèle hydrodynamique comprendrait des failles et ne prendrait pas en compte certains facteurs comme « les caractéristiques du plateau continental situé à proximité des côtes, où les courants pourraient également transporter du pétrole en cas de marée noire ». L’EIE de Total n’a pas intégré les impacts d’une marée noire68 sur les mangroves : « la liste des impacts présentée dans les études d’impacts des compagnies pétrolières [est] incomplète.
Certains impacts ont été mal évalués, d’autres sont absents et […] les EIE souffrent d’un manque de références scientifiques ». Les impacts cumulatifs auraient été minimisés. Répondant à Greenpeace quelques jours plus tard, Total affirmait avoir demandé une expertise à la société Prooceano69, une entreprise brésilienne spécialisée dans les services à l’industrie offshore (océanographie côtière et hauturière), rachetée en 2012 par le groupe français CLS (Collecte Localisation Satellites)70. CLS est une filiale du CNES (Centre National d’Etudes Spatiales), d’ARDIAN (ex-AXA Private Equity, société d’investissement privé) et de l’IFREMER (Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer). Elle est certifiée ISO 9001 (relative aux systèmes de management de la qualité – version 2008)71. Ses autres clients comprennent entre autres Petrobras, PetroRio (acquéreur de Brasoil), Shell, Statoil, Chevron, QGEP, Exxon, et le Secrétariat à l’Environnement du Brésil72. Selon la présentation de son site, Prooceano collecte ses données de plusieurs façons73 : planeur sous-marin autonome, profiler Argo (qui mesure la température et la salinité jusqu’à 2 000 m de profondeur74), ADCP (un sonar hydroacoustique courantomètre – qui analyse la vitesse d’écoulement de l’eau le long d’une colonne d’eau entière75), sonde CTD (pour conductivité, température et profondeur – depth –, qui mesure ces données ainsi que la salinité et la concentration de particules dans une colonne d’eau76), XCP (Expendable Current Profiler, un outil de surveillance des courants de l’océan77). En tant que filiale du groupe CLS, ajoute le site, l’entreprise a accès, dans les zones de captage à distance, à « la base de données mondiale la plus complète », et opère là aussi au moyen de plusieurs techniques, dont un radar à synthèse d’ouverture (qui utilise notamment l’interférométrie, une technique qui permet d’obtenir « de l’information sur la couverture du sol, le relief ou encore le mouvement à une échelle centimétrique »)78.
Le troisième chapitre du rapport de Greenpeace, « Forages à haut-risque ? Les risques de ces forages exploratoires sont-ils acceptables ? » commence par décrire le bassin de l’embouchure de l’Amazone (Foz do Amazonas) comme à haut risque. L’ONG rappelle que des forages y ont débuté à la fin des années 1960. Depuis les années 1970, « Petrobras a foré 71 puits, dont la plupart se trouvent en eaux peu profondes ». Selon Petrobras, rapporte Greenpeace, 90 puits (l’ONG notait 95 précédemment, cf. supra.) ont au total été forés dans l’embouchure de l’Amazone. Greenpeace signale qu’il faut rappeler les risques environnementaux et techniques des conditions de forage. Pourtant, l’ONG ne rapporte aucun cas de marée noire malgré ces nombreux forages, et ce, depuis une époque, il y a plus de quarante ans, où la technologie d’extraction et de sécurisation était moins avancée.
S’interrogeant sur les risques liés aux sédiments et à l’instabilité des fonds marins, Greenpeace affirme que la structure géologique de la zone est peu connue. Cette information nous semble inexacte, au regard d’un rapport de l’ANP brésilienne, présenté sous forme de graphiques, tableaux et imageries sur plus de cent pages, là aussi par un expert, le géologue Raphael Victor Aleixo Vasconcellos, qui procède notamment à une analyse stratigraphique — tenant compte des pièges gravimétriques comme la paléogéomorphie et les pinch-out —, gravimétrique ou encore tectonique, réalisée dans le cadre du round 11 et de l’attribution des concessions dans la Foz do Amazonas79.
Greenpeace poursuit : pendant la phase de forage des puits, selon l’INERIS, l’explosion des puits serait de 5,2 pour 1 000 (soit 0,52 %). Durant l’exploration, le risque doublerait. Nous serions alors à 1,04 % de risque — soit 98,96 % d’absence de risque. Si la profondeur des puits dépasse 4 500 m, les risques seraient six fois plus élevés. Total n’est ici pas concernée ; Greenpeace omet de préciser que les forages de l’entreprise française sont prévus à 1 900m de profondeur environ. Pour Greenpeace, les systèmes obturateurs seraient insuffisants.
Selon Total (cf. les réponses durant son assemblée générale du 26 mai 2017), ils sont plus fiables qu’auparavant. L’ONG compare toujours le projet de forage de Total avec Deepwater Horizon, alors que les conditions géoécologiques ne sont pas les mêmes. Le forage représente bien entendu des risques environnementaux, tout comme l’extraction du néodyme nécessaire aux éoliennes que promeut Greenpeace, et plus largement comme la plupart des opérations inhérentes à l’activité industrielle.
Ailleurs dans son rapport, l’ONG emploie l’argument des émissions mondiales de CO2. Nous avons déjà vu, avec le cas des sables bitumineux, qu’un chantier d’une telle ampleur ne représenterait qu’une contribution mondiale de 0,1 %. Ici, l’étendue des blocs pétroliers exploités est bien moindre. Greenpeace s’appuie ensuite sur une étude de 350.org & L’Observatoire des Multinationales qui critique la stratégie « Climat » de Total80. 350.org, une ONG influente, dispose de nombreux alliés. Parmi ceux mis en avant se trouvent des noms déjà remarqués dans le cas des sables bitumineux : Rainforest Action Network, Greenpeace elle-même, Sierra Club, Friends of the Earth, Oil Change International, mais aussi par exemple l’Energy Action Coalition (organisation pro-éolien) ou des ONG financées par George Soros et proches du Parti Démocrate américain : MoveOn.org et Avaaz.org81. Le bilan financier 201682 souligne que 350.org a investi dans le mouvement Break Free, le désinvestissement des énergies fossiles, le sommet de Paris ou encore les sables bitumineux. Elle est enfin financée par de très nombreuses fondations, dont des acteurs du lobby de la transition énergétique : Oak Foundation, ClimateWorks Foundation, Rockefeller Brothers Fund, Tides Foundation, European Climate Foundation, etc83. Cette ONG n’est donc pas une source indépendante, mais militante. L’Observatoire des Multinationales est animé par l’association Alter-médias, et le nom de domaine du site est détenu par Ivan du Roy84, l’un des cofondateurs du journal Basta !85, de la mouvance altermondialiste. Ce parti pris idéologique accroît les risques de biais de son étude.
Un dernier élément du rapport de Greenpeace pose problème. L’une des sources présentée est la suivante : « Analysis of Environmental Impact Assessment of Offshore Drilling Activity in Blocks FZA-M-57, 86, 88, 125 and 127, Amazon mouth basin – Review 01 Operator: Total E&P of Brazil LTDA (Process : 02022.000327/2014-62), Source: Advanced Environmental Licensing Office, IBAMA Technical report. » Nous n’avons pas trouvé le rapport en question, et avons contacté l’IBAMA pour savoir s’il existait (sans obtenir de réponse de la part de cet organisme).
Le double-fond(s) : fondations américaines et finance écosystémique
L’attribution des concessions pétrolières
Cette étude de cas comprend de nombreux paramètres, et Greenpeace joue apparemment à nouveau un rôle de mercenariat vert. L’actualité de leur attaque contre Total ne permet pas de disposer de formulaires IRS 990 suffisamment récents pour identifier des financements à destination de l’ONG comme dans le cadre des sables bitumineux. Nous retracerons d’abord le processus des acquisitions pétrolières de Total et les enjeux des concessions brésiliennes. Le Brésil lança son premier appel d’offres (round) via l’Agence nationale du pétrole (ANP) en 2008. Le pays dispose d’immenses réserves dites pré-salifères en eaux profondes (7 000 mètres) au large des États de Rio de Janeiro, São Paulo et Espirito Santo, découvertes en 2007. Les réserves du pré-sal sont estimées entre 70 et 100 milliards de barils. Petrobras est le seul opérateur de ces blocs, avec une participation d’au moins 30 % : « Les blocs, dont 166 en mer, 94 en eaux peu profondes, 72 en eaux profondes et 123 sur la terre ferme, totalisent une surface de 155 800 kilomètres carrés dans onze bassins sédimentaires. » Les entreprises désireuses de forer ont des obligations à respecter : « Les compagnies seront soumises au modèle de concessions en vigueur depuis 1997 : elles assumeront seules les risques
d’exploitation et reverseront des redevances à l’État86. »
En mai 2013 se tint le 11e appel d’offre, hors secteur présalifère, où 64 entreprises de 21 pays se disputèrent 289 blocs de pétrole des régions nord et nord-est. Total obtint dix blocs pour un montant final de 130 millions d’euros. Selon Les Echos, l’entreprise française obtint « les zones les plus convoitées ». Les enchères furent très disputées, et Total et ses partenaires acceptèrent de payer « une prime de 3 700 % pour décrocher le permis d’exploration dans une zone située non loin de la Guyane, où Total a participé à d’importantes découvertes en 2011 », dans cette zone de la Foz do Amazonas. « Dans deux autres blocs, situés dans le bassin d’Espirito Santo, Total sera associé à Statoil. »
L’ANP brésilienne considère que l’exploitation pétrolière de la Foz do Amazonas représente une opportunité économique87. Le contrat comprend en premier lieu cinq ans d’exploration avec évaluation sismique, données géochimiques, gravimétriques, magnétométriques, suivis de trois ans d’exploration avec forage de puits, suivis d’au moins vingt-sept ans de développement et de production. Plusieurs activités participent à la phase d’exploration : appui logistique pour la sismique maritime et le forage, la manutention et le mouvement de bateaux et d’engins de chantier, réparation et manutention des bateaux d’appui, services auxiliaires indirects (repas, hôtellerie, nettoyage, lessive, levées douanières, expertise-conseil, conseil en environnement, communication médiatique), soutien logistique sur les moyen et long-termes, transit fluvial et maritime depuis les bases de support jusqu’à la zone de forage.
En 2014, il était prévu que les consortiums mènent de la sismique 3D sur 713 kms2. La Foz do Amazonas, située au Nord, est en outre loin de regrouper la majorité des projets pétroliers : seulement 20 sur 1 201, contre par exemple 716 au Sud-Est ou 249 au Nord-Est, soit 2,2 % du total.
Les Echos font état d’un « retour en force de Total », qui pensait initialement n’avoir aucun intérêt à investir au Brésil. Le pétrolier n’avait participé qu’aux premières enchères après la fin du monopole de Petrobras au cours des années 1990, et comme nous l’avons déjà énoncé, les permis d’exploration de Total ne se limitent pas à la Foz do Amazonas, mais se situent aussi dans le bassin de Campos (en partenariat avec Petrobras) et dans le bassin de Santos (en partenariat avec Shell).
Dans ce 11e appel d’offre, de grands noms firent concurrence à Total : les américains ExxonMobil et Chevron, l’anglo-néerlandais Shell, les britanniques BP et BG Group, le norvégien Statoil, l’espagnol Repsol, le chinois CNOOC. Total gagna88 une participation de 40 % dans cinq blocs du bassin Foz do Amazonas (FZA-M-57, FZA-M-86, FZA-M-88, FZA-M-125 et FZA-M-127), 45 % dans un bloc (CE-M-661) dans le bassin de Ceará, 25 % dans trois blocs (ES-M-669, ES-M-671 et ES-M-743) dans le bassin d’Espirito Santo, et 50 % dans un bloc (BAR-M-346) du bassin de Barreirinhas89. Le fichier officiel du 11e round90 montre que Total est loin d’être la seule entreprise à avoir obtenu des concessions, en particulier dans la Foz do Amazonas. Au même moment, Shell, Statoil et BP étaient sous les projecteurs de la Commission européenne pour une question de collusion sur les prix du pétrole et du gaz91. Greenpeace publia un article sur le sujet (rédigé par un invité92), mais ne mena aucune action contre ces groupes.
En octobre 201393, Total participa avec d’autres entreprises aux premières enchères sur les gisements pré-salifères, « le plus riche champ pétrolier du Brésil ». L’exploitation revint à un consortium formé de Petrobras (40 %), Shell et Total (20 % chacun) ainsi que des Chinois CNPC et CNOOC (10 % chacun) : « Ce consortium a été le seul à présenter une offre pour exploiter sur 35 ans ce gigantesque champ pré-salifère de 1 500 km 2 dont les réserves enfouies sous une épaisse couche de sel entre 5 et 7 km sous le niveau de la mer, sont estimées entre 8 et 12 milliards de barils de brut. Les entreprises ont proposé la part minimum de 41,65 % d’excédent brut d’exploitation de pétrole (profit oil) exigée par le gouvernement brésilien dans l’appel d’offre pour remporter l’enchère. » Le nombre de barils potentiels a ensuite doublé, passant de douze à plus de vingt-cinq. Les grands groupes américains auraient refusé d’investir en raison des 6,9 milliards de dollars que le consortium devrait verser au Brésil. Parmi les onze entreprises en lice, l’ANP précisait que sept figuraient parmi les onze ayant la plus grande valeur sur le marché dans le monde : China National Corporation (CNPC, 2e), Shell (3e), Ecopetrol (6e), Petrobras (7e), Total (8e), China National Offshore Oil Corporation (CNOOC, 10 e), Repsol/Sinopec (11e)94.
Le 24 octobre 2016, Petrobras et Total s’alliaient dans le pétrole et le gaz pour « rechercher ensemble des opportunités dans l’exploration et la production pétrolière et gazière au Brésil et ailleurs ». L’alliance stratégique concernerait d’abord le gaz naturel et les projets électriques dans le pays95. Le 22 décembre 2016, Total renforça sa présence au Brésil96 et dépensa 2,2 milliards de dollars pour acquérir des actifs notamment dans la zone « très convoitée » du « pré-sal ». Selon le PDG de Total, Patrick Pouyanné, « ces accords vont considérablement renforcer la présence de Total au Brésil en nous donnant accès aux ressources remarquables du pré-sel et en nous permettant d’intégrer la prometteuse chaîne intégrée du gaz du pays. »
Total et Petrobras deviennent en effet partenaires et ont procédé à plusieurs cessions et acquisitions d’actifs « pour concrétiser leur partenariat ». Les gisements présalifères du bassin de Santos sont des « ressources pétrolifères géantes situées sous d’épaisses couches de sel, à 2 000 mètres sous le niveau de la mer ». Total va racheter 35 % des champs de Lapa (déjà en production) et en devenir opérateur, et 22,5 % des champs de « Iara », en cours de développement. Total augmenterait ainsi ses réserves exploitables de plus d’un milliard de barils à un coût moindre, entre 1,75 et 2,4 dollars le baril, contre 2,55 en règle générale.
L’accord comporte d’autres volets : « Petrobras va ainsi reprendre 20 % d’un bloc d’exploration de Total (Perdido) au large du Mexique, tandis que le groupe français rachètera aussi de la gazéification dans un terminal méthanier (Bahia), ainsi que 50 % de deux usines de cogénération électrique, dans la région de Bahia. » Le 1er mars 201797, Total et Petrobras scellèrent cette alliance conclue en décembre 201698. Les deux groupes mènent au moins seize projets internationaux en commun, dont neuf au Brésil.
Le « changement de régime » au Brésil
Il est surprenant que la guerre de l’information de Greenpeace contre Total se produise presque concomitamment au renforcement des partenariats entre l’entreprise brésilienne et le groupe français, qui prend ainsi une importance croissante et probablement rentable dans le pays. Nous pouvons nous orienter vers deux pistes principales. En 2016 eut lieu un coup d’État « à la Gene Sharp » au Brésil, qui entraîna la destitution de la présidente Dilma Rousseff. Le Brésil fait partie des BRICS, les pays-puissances dont la croissance et les ressources en font des acteurs économiques montants sur la scène internationale. En plus du pétrole, le Brésil détient de nombreuses ressources naturelles comme des minéraux stratégiques et pourrait devenir à moyen terme une puissance régionale.
Une fois Dilma Rousseff destituée, son ancien vice-président Michel Temer fut confirmé au poste de président par intérim. Il recruta José Serra comme ministre des Affaires étrangères. Battu par Rousseff en 2010, cet homme avait été soutenu par des compagnies pétrolières comme Chevron99. Serra prit une orientation davantage pro-américaine, là où le Brésil était auparavant en faveur du Venezuela100. ExxonMobil faisait également partie des investisseurs et déplorait que Petrobras dispose de tout contrôle sur l’achat d’équipement, la technologie et le personnel, ce qui pourrait nuire à des fournisseurs américains. Dit autrement, l’économie brésilienne était trop « nationalisée » pour assurer suffisamment de bénéfices aux entreprises pétrolières américaines. Ces dernières souhaitaient toutefois demeurer au Brésil, un pays aux ressources attractives, pour faire face à un accès moindre à d’autres ressources (les terres rares chinoises ou les sables bitumineux russes par exemple), et pour occuper le terrain face à une concurrence principalement chinoise. Quelques mois après le round d’octobre 2013, le 17 mars 2014, le juge Sérgio Moro lança l’opération Lava Jato (connue en anglais sous le nom de, Car Wash101), qui impacta durement Petrobras102 et se poursuit aujourd’hui103, révélant des pots-de-vins pour l’attribution de contrats de construction, et plusieurs milliards de dollars de surévaluation des actifs de l’entreprise. Avec cette affaire, Petrobras annonça la vente de 13,7 milliards de ses actifs. En mai 2016, l’entreprise nomma un nouveau PDG, Pedro Parente. En septembre 2016, Petrobras décida de réduire de 25 % ses investissements sur la période 2017-2021, et devait se désengager du GPL, des biocarburants et des engrais, pour se concentrer sur le pétrole104.
En novembre, alors que le cours de Petrobras chuta en quelques jours de 10,78 à 7,93 dollars, le spéculateur George Soros, qui s’était désengagé de l’entreprise en 2015 en revendant ses 636 000 actions, décida de réinvestir dans Petrobras en achetant 1,56 million d’actions (avant de les revendre là encore105). De plus, la décision de Petrobras de privilégier la production pétrolière convainquit les investisseurs américains tels Raymond James et Citigroup. La presse brésilienne rapporte d’ailleurs que le nouveau PDG de Petrobras, Pedro Parente, avait tenu une conférence à New York en ce même mois de novembre 2016, à laquelle assista BlackRock, la plus grande société mondiale de gestion d’actifs106 devenue également actionnaire de Petrobras107.
L’une des spécificités de la guerre économique reste la rareté des preuves, et l’on fonctionne davantage sur le recoupement de faisceaux d’indices. Dans le cas présent, nous nous trouvons chronologiquement avec une révolution colorée ayant débuté vers mars 2016, mais dont les prodromes naquirent avec le scandale, Car Wash en 2014, quelques mois après des rounds pétroliers stratégiques. En avril 2016 furent publiés les résultats de l’expédition sur la découverte du récif corallien au cœur de la présente guerre de l’information. Quelques mois plus tard, Petrobras se trouva affaiblie. Malgré tout, le géant brésilien renforça sa coopération avec Total fin décembre 2016. Deux semaines plus tard, Greenpeace adressait un courrier à Total. Encore deux semaines plus tard, l’ONG documentait le récif corallien découvert plusieurs mois auparavant et s’en prenait seulement à Total (et de manière presque inexistante à BP). En mars 2017, Break Free, mouvement sous l’égide de Greenpeace, lançait un mois d’actions pour le désinvestissement des énergies fossiles, avec des opérations contre Total le 27 mars et le 1er avril. Le même mois d’avril, trois ONG des réseaux du financier George Soros s’attaquèrent à Total — et à Areva, sous le prétexte d’un manque de transparence relatif à leurs industries extractives, une critique que Total réfuta108. Ces ONG sont Oxfam109, ONE et Sherpa. Comme nous l’avons déjà vu, Greenpeace International fait partie, avec Oxfam International et d’autres ONG des réseaux Soros (Transparency International, Amnesty International, CIVICUS, ActionAid International), des onze signataires fondateurs de la charte de redevabilité (ou responsabilité) des ONGI (INGO Accountability Charter, devenu Accountable Now)110. ONE a parfois mené des opérations communes avec Oxfam et comprend au sein de son bureau un proche du gouvernement américain et une ancienne Directrice de Facebook111. Enfin, Greenpeace France est l’un des partenaires de Sherpa112. Le 23 mai, Greenpeace publia un rapport et posa des questions à Total, en vue de l’Assemblée générale du 26 mai où le groupe répondit, comme nous l’avons déjà vu. Le lendemain, Greenpeace reprit ses actions contre Total.
Cet enchaînement d’événements et l’organisation de leur calendrier posent la question de la spontanéité et de l’indépendance des actions de Greenpeace, à l’instar de ce que nous pûmes observer pour le cas des sables bitumineux. Pour autant, si Total est la seule cible, le pétrole n’est peut-être pas l’objectif unique. En effet, les travaux menés depuis de nombreuses années par Yan Giron ont mis à jour un enjeu économique insoupçonné dont des fondations et ONG américaines sont les principales actrices, à savoir la finance écosystémique et les retours sur investissement au travers de la création de gigantesques aires — terrestres et/ou marines — protégées sur l’ensemble du globe. Ces aires n’interdisent toutefois pas nécessairement l’extraction de minerais. Certains de leurs promoteurs sont en effet liés au monde des affaires et à des industries qui ont besoin de ressources minières terrestres ou sous-marines.
La Moore Foundation et sa nébuleuse
L’un des principaux bailleurs de fonds de l’expédition qui « découvrit » le récif corallien de la Foz do Amazonas et en informa le public dans Sciences Advance en avril 2016 n’est autre que la Gordon and Betty Moore Foundation. Cette Fondation américaine se consacre à plusieurs programmes, dont la conservation environnementale. Son programme dédié entend promouvoir un développement durable destiné à protéger les écosystèmes en danger, notamment en mettant en avant des modèles de gestion efficaces dans les écosystèmes terrestres, marins et d’eau douce. On peut en réalité y voir une gigantesque opération de greenwashing : Gordon E. Moore est le cofondateur d’Intel, la multinationale de l’informatique née en 1968 et qui emploie à ce jour plus de 100 000 personnes113. La micro-informatique nécessite entre autres l’extraction de minerais comme les terres rares, avec leurs conséquences environnementales. La Fondation, note Yan Giron, a « des liens probables avec les entreprises de hautes technologies informatiques », et elle fait partie des lourds investisseurs « dans la protection des océans et la manipulation des politiques marines en fonction de leurs conceptions114 ».
Selon le rapport Blue Charity Business115, un nombre restreint de cinq fondations caritatives finance les ONGE internationales : The PEW Charitable Trusts, David & Lucile Packard Foundation, Gordon & Betty Moore Foundation, Walton Family Foundation, Oak Foundation. La Moore Foundation appartient notamment à la coalition OCEANS5. Ce rapport daté de fin 2012 notait que la Fondation Moore s’était fortement investie dans le financement de la réforme de la politique des pêches. Entre 1999 et 2011, la Moore Foundation était le deuxième plus gros financeur (après le PEW Charitable Trusts) des organismes scientifiques pour la recherche halieutique, avec un total d’environ 37 millions de dollars116. Elle œuvre en tant que science-based lobbying (lobbying justifié par la science) revendiqué. La Moore vise également l’Europe pour le changement et la mise en œuvre de la politique des pêches.
Pour le propos qui intéresse notre analyse, nous noterons plus particulièrement que la Moore Foundation « est le second plus important financeur de la recherche océanographique. Ses trois principaux bénéficiaires ont été les programmes PISCO (Oregon S. U. : 13 millions de dollars en 2005) et le projet Area Based Management (Conservation International : 12,5 millions de dollars en 2005 aussi) et Global (Duke University : 3 millions de dollars en 2004). Les questions d’Area Based Management ont été fortement mises en avant dans la réforme des pêches aux USA. »
La Moore Foundation dispose d’un centre de recherche chez Conservation International117, l’organisation qui sera au centre d’une partie ultérieure du présent cas de guerre de l’information. Avec d’autres fondations (Rockefeller, Tides118, MacArthur, Packard), la Moore soutient financièrement The Natural Capital Project, un projet porté entre autres par The Nature Conservancy — une organisation qui promeut la finance bleue en s’appuyant sur les services écosystémiques. La composition du bureau directeur de cette dernière souligne son lien avec le monde de la finance et de l’entreprise :
- Les liens Mark Tercek, président et PDG, ancien Directeur général chez Goldman Sachs119,
- Thomas Tierney, président et co-fondateur du Bridgespan Group120, présentée comme une organisation non lucrative, mais qui accueille en son comité directeur des représentants du secteur lucratif121 comme Steve Denning, chairman de la société de gestion d’actifs General Atlantic, John Donahoe, le chairman de PayPal, Steve Ellis du fonds d’investissement américain Texas Pacific Group, ou encore deux représentants — dont le PDG — du cabinet international de conseil en stratégie et management Bain & Company. Thomas Tierney est lui-même chairman du Bureau directeur d’Ebay122.
- James Rogers, entre autres « membre à vie » de l’influent Council on Foreign Relations, et ancien PDG et chairman de Duke Energy, une entreprise énergétique américaine de production, transport et distribution d’électricité123.
- Shona Brown, de Google Inc.
- On trouve également de nombreux représentants et directeurs de diverses entreprises au sein de ce bureau, comme les PDG de BlackRock, Alibaba (l’Amazon chinois), la Rockefeller Foundation, et des acteurs du monde de la finance.
- L’ancien président de la Moore Foundation (2007-2014), Steven McCormick, fut auparavant membre de The Nature Conservancy, de 1976 à 2007, y occupant le poste de président à partir de 2001124, ce qui souligne à nouveau la porosité entre l’univers des fondations et les intérêts financiers. Le monde politique n’est pas loin. Dans son documentaire Océans, la voix des invisibles, Mathilde Jounot filmait un discours de l’ancienne commissaire européenne à la pêche Maria Damanaki, passée à la gestion des océans pour The Nature Conservancy, ONG qui veut investir dans le « capital naturel ».
Les liens de la Moore Foundation avec Greenpeace
- En 2007, Greenpeace USA125 rapportait que des fondations américaines et canadiennes avaient contribué à la lutte en faveur de la forêt vierge du Grand Ours :
- The Nature Conservancy, William and Flora Hewlett Foundation, Gordon and Betty Moore Foundation, Rockefeller Brothers Fund, Wilburforce Foundation (qui aurait donné 226 900 dollars à Greenpeace en 2005126), Tides Canada Foundation, pour un total de 58 millions de dollars.
- 22 janvier 2015127 : la Moore Foundation reprit un article qui citait un rapport de Greenpeace de 2006 sur le soja dans la région de l’Amazonie.
- 13 mai 2015128 : la Moore Foundation reprit un article du même auteur qui rapportait les résultats d’une étude sur le bœuf en Amazonie, et qui citait le travail de pression de Greenpeace en 2009.
- 10 décembre 2015 : la Moore Foundation publia un article sur la remise du Prix Equateur au Conseil indigène Tacana de Bolivie. L’initiative de conservation des Tacana s’était réalisée en partenariat avec la WCS (Worldlife Conservation Society) et fut financée notamment par la Moore Foundation. L’article rapporta que Kumi Naidoo, alors Directeur exécutif international de Greenpeace, assista à cette cérémonie129.
- 1er février 2016130 : la Moore rapporta un accord signé après plusieurs années pour protéger la forêt vierge du Grand Ours en Colombie-Britannique. Plusieurs organisations sont citées, dont Greenpeace.
- 12 mai 2016 : la Moore renvoyait vers un communiqué de Greenpeace USA pour un accord sur la culture du soja qui appuyait une conservation de l’Amazonie sur le long terme131.
Ces liens peuvent sembler ténus. La coalition OCEANS5 précédemment citée — et dont la Moore Foundation est partenaire132 — en donne davantage. OCEANS5 se présente comme « une collaboration de bailleurs de fonds internationaux composée de philanthropes tant nouveaux qu’expérimentés dédiés à la protection des cinq océans du monde. [Ils centrent] leurs investissements et leur soutien sur de grands et opportuns projets et campagnes pour établir des réserves marines et limiter la surpêche133. » On y trouve des profils d’organisations diverses : Marisla Foundation (qui aurait accordé une subvention de 250 000 dollars à Greenpeace en 2004), Oak Foundation, Pew Charitable Trusts, Gateway Inc. (développement informatique), Avalon Capital Group (créé par la Fondation de Gateway Inc. ; Avalon investit notamment dans le développement de logiciels, Internet, les technologies avancées, et les communications134), Bloomberg Philanthropies. On notera la présence de Stephen Campbell, qui siège au bureau de 350.org et fit partie de Greenpeace Australia-Pacific, Greenpeace International et Greenpeace Chine, et officie désormais à la Oak Foundation. OCEANS5 fit appel à Greenpeace pour plusieurs programmes : Improving seafood traceability (allocation de fonds)135, Protecting Antarctica (coalition où l’on retrouve le Pew Charitable Trusts)136, et Protecting remote British overseas territories (avec là encore Pew parmi d’autres ONG « bleues »)137.
Un rapport de la Packard Foundation de juin 2015 précise qu’OCEANS5 a donné un million de dollars par an pendant trois ans à une coalition d’ONGE où l’on trouve Greenpeace138, de 2012 à 2014. Le but : combattre la pêche illégale (IUU – Illegal, Unreported and Unregulated) et durcir la redevabilité pour la conservation marine. La Moore Foundation y a quant à elle apporté une contribution de six millions de dollars. Si cette dernière n’a apparemment jamais octroyé de subventions à Greenpeace — selon sa base de données —, la Packard, autre membre du « Cartel des Cinq » précité, a accordé plusieurs millions de dollars à l’ONG (Fund des États-Unis, Japon, Stichting Greenpeace Council, Australie-Pacifique, et Asie du Sud-Est) au travers de son programme Conservation and Science139 :
Ces relations illustrent la vaste nébuleuse que constitue le business de la conservation. En 2011, dans son étude « Reefs at Risk Revisited »140, le World Resources Institute (WRI) produisait une carte des récifs coralliens en les classant par risque de menace. Plusieurs bassins où sont octroyées des concessions pétrolières comprennent des récifs coralliens que le WRI considère en (très) grand danger141 : Pernambuco, Paraiba, Sergipe Alagoas, Espirito Santo.
Parmi les quatre auteurs du rapport se trouvait Lauretta Burke142, qui hormis le programme Reefs at Risk, travaille au WRI sur le projet Coastal Capital, qui vise à la « valorisation économique des écosystèmes côtiers aux Caraïbes […] en quantifiant leur valeur économique143 ». Le WRI et ses partenaires locaux cherchent à fournir des informations aux preneurs de décisions grâce à des données sur ces écosystèmes, « dont les récifs coralliens, les mangroves et les plages en vue d’atteindre des buts économiques et sociaux ». Le rapport indique que le projet Reefs at Risk Revisited fut développé notamment en collaboration avec The Nature Conservancy. Il s’appuie sur des organismes publics et des ONG telles Oceana, le WWF, et bénéficia du soutien financier, entre autres, des fondations Packard et Marisla, ainsi que du Ministère de l’Intérieur et du Département d’État américains.
Le rapport soulignait que les récifs coralliens figurent parmi les écosystèmes les plus productifs et biologiquement riches. Ils fourniraient également de précieux bénéfices écosystémiques à des millions de riverains côtiers : nourriture, revenus, pépinières pour la pêche commerciale, attractivité pour les plongeurs du monde entier, production de sable sur les plages touristiques, et protection des côtes contre les ravages des tornades. Dit autrement : les récifs coralliens valent potentiellement beaucoup d’argent. À ce stade, le chaînon manquant de notre étude se trouve en la personne de Rodrigo Moura. Membre de l’Université Rio de Janeiro, cet homme est aussi un membre de Conservation International — Brazil144 (responsable des questions marines). Il fut surtout celui qui dirigea l’expédition145 des trente océanographes qui explorèrent la zone de la Foz do Amazonas, et est l’un des rédacteurs de l’article de Sciences Advance dédié. Moura avait à ce titre adressé des correspondances à Greenpeace en février 2017, selon le rapport déjà analysé de l’ONG.
Conservation International
Fondée en 1987, Conservation International lança ses premiers projets au Brésil en 1988 et s’y créa comme organisme national en 1990. L’ONG dispose de bureaux à Rio de Janeiro, Belém et Brasilia, et de postes avancés à Caravelas, Mucugê et Macapa. En 2007 déjà, elle faisait partie des neuf ONG — on y trouvait aussi Greenpeace, le WWF, Les Amis de la Terre, ainsi que The Nature Conservancy — qui avaient lancé une proposition d’accord national pour reconnaître la valeur de la forêt et mettre fin à la déforestation de l’Amazonie146.
Qui dirige Conservation International ? Le chairman et PDG se nomme Peter Seligmann. Le 1er avril 2016, il écrivit un article intitulé « La nature est inextricablement liée aux bénéfices nets des entreprises147 ». On relèvera que Seligmann y dissertait sur le besoin d’assurer la santé de tous, mais travaillait auparavant pour Coca-Cola… Pour lui, le secteur des affaires a son rôle à jouer. Les entreprises seraient « des agents de changement pour l’économie mondiale ». Seligmann cofonda Conservation International en 1987148. Il est Directeur chez First Eagle Holdings, un fonds d’investissement, siège au bureau consultatif du Jackson Hole Land Trust (dédié à la conservation environnementale), et siégea au comité consultatif international de Coca-Cola de 2011 à 2014. Il est également proche du pouvoir politique américain : membre du Council on Foreign Relations et nommé au bureau de l’Enterprise for the Americas par Bill Clinton en 2000. C’est aussi un ancien membre de The Nature Conservancy.
Les membres du bureau de Conservation International comprennent plusieurs hauts dirigeants d’entreprises, comme Wes Bush, PDG de Northrop Grumman, entreprise de la Défense (aéronautique, construction navale, espace, électronique, et donc intéressée par l’extraction de minerais et de terres rares), le président du MIT L. Rafael Reif, le président du Council on Foreign Relations Richard Haass, Alexander Karsner de Google X (créée par Google et désormais filiale d’Alphabet, société parente de Google ; centralisée sur la R&D, elle a notamment développé la Waymo, voiture sans conducteur, et est donc également intéressée par les activités extractives), Heidi Miller, ancienne présidente de la banque JP Morgan Chase, ou encore Mark Ferguson, le co-Directeur des investissements du Generation Investment Management d’Al Gore.
Un autre membre du bureau de Conservation International, Pavan Sukhdev, écrivit le 23 novembre 2015 un article149 qui résume pour une bonne partie la démarche de l’ONG. Intitulé « Le Protocole du capital naturel et au-delà », il mettait en avant une initiative nommée la Natural Capital Coalition, qui avait pour idée centrale de valoriser économiquement les services de la nature, tant en termes de dépendance que d’impact pour les affaires, afin de passer à une économie plus « verte ».
On retrouve Sylvia Earle parmi les nombreux membres émérites de Conservation International — dont l’une des collaboratrices, Shannon Joy, est présente au bureau d’OCEANS5. Nous mentionnons Sylvia Earle, car elle représente d’après nous un exemple supplémentaire du lien entre la finance écosystémique et des intérêts économiques stratégiques pour plusieurs entreprises. En octobre 2016, nous écrivions à son sujet pour la Fondation Prometheus : « Biologiste marine et exploratrice américaine, elle fonda la Sylvia Earle Alliance, à l’origine de Mission Blue, qui travaille à la construction d’un réseau mondial d’aires marines protégées. Cette grande ONG a quatre partenaires principaux : Rolex, fabricant de montres de luxe ; Google, le géant de l’Internet ; With Tone, spécialiste de l’industrie des téléphones mobiles150 ; Biotherm, spécialisée dans les cosmétiques. Or, [un] article de Géo soulignait que les fonds marins fourmillent d’hydrocarbures, de métaux rares utilisés dans la confection de produits électroniques [“Outre les hydrocarbures, les fonds marins regorgent de cuivre, zinc, nickel, argent, or et platine, mais aussi de métaux rares — yttrium, germanium, sélénium et baryum, essentiels à la fabrication des produits électroniques.”], mais aussi d’espèces végétales et animales potentiellement utiles aux industries médicale et cosmétique151 […] » Les projets de forage de Total pourraient ainsi rendre impossibles des recherches de minerais sous-marins potentiels au bénéfice d’autres acteurs économiques.
Enfin, « […] Mission Blue a en outre quatre partenaires stratégiques : National Geographic, partenaire de Pew et propriété de Bertelsmann […] ; TED, qui remit un prix à Sylvia Earle en 2009152 ; l’IUCN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), aux partenaires multiples153, dont l’USAID, The Nature Conservancy, [Conservation International], les Fondations Oak, Rockefeller, Ford, Clinton et diverses entreprises ; Greenpeace154 ». À noter qu’à cette époque, il y a moins d’un an, la Moore Foundation figurait encore parmi les bailleurs de fonds/partenaires de l’IUCN155, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui156.
20 % des dépenses de Conservation International vont à la finance écosystémique, 34 % de ses revenus proviennent de fondations, et 16 % émanent d’entreprises157. Un de ses programmes, le Global Conservation Fund (GCF), est financé par une subvention de la Gordon and Betty Moore Foundation158 et fut lancé grâce à cette dernière, en 2001, avec un don de 100 millions de dollars. À ce jour, le Global Conservation Fund a permis d’établir 77 zones protégées, tant terrestres que marines159. Sur la page dédiée, le GCF annonce plus : il aurait aidé à créer ou étendre 135 zones protégées d’écosystèmes terrestres et marins dans vingt-six pays, bénéficiant à 60 000 personnes, dont 3 000 emplois. Le GCF aurait joué un rôle-clé dans l’établissement de vingt-six dotations pour des zones protégées, pour un montant total se chiffrant à 230 millions de dollars (dont 189 provenant de ses partenaires).
Le GCF a plus de quarante partenaires, parmi lesquels on retrouve des fonds d’investissement, mais aussi The Nature Conservancy.
Source : Conservation International
Le 27 mai 2015, Conservation International annonça le lancement d’un fonds d’innovation (un mécanisme financier) pour la conservation en Amapá, afin de mettre en œuvre et entretenir des unités de conservation (c.-à-d. des aires protégées). Cette initiative, le Fonds Amapá, se ferait sous la forme d’un partenariat entre Conservation International Brésil (qui y investit 5 millions de réals, soit environ 1,3 million d’euros160 – provenant essentiellement du Global Conservation Fund), le gouvernement d’Amapá, et le Fonds brésilien pour la diversité (Funbio). Les fonds iraient au corridor de la biodiversité161 de l’État. Le Fonds (de dotation) Amapá aurait notamment pour fonction de générer des ressources continues pour les aires protégées via les revenus des placements financiers. Le fonds investirait ces revenus conformément au plan pluriannuel de l’État, construit « de manière participative » avec la société. Outre les acteurs précités, la structure du fonds bénéficiera du soutien de la Gordon and Betty Moore Foundation. Rodrigo Medeiros, vice-président de Conservation International Brésil, annonça que le fonds visait aussi à « apporter des avantages certains à l’ensemble de la population qui aujourd’hui a un énorme potentiel de développement économique grâce à l’utilisation durable des ressources naturelles ».
Plusieurs investissements garantiraient la conservation du « capital naturel » au moyen d’une « utilisation économique des aires protégées ». Parmi les propositions formulées, il est surprenant que le renforcement de l’extraction côtoie ici la gestion forestière, la formation technique, et l’amélioration de la gestion de l’eau et des « biens environnementaux ». Cet ensemble d’actions permettrait, lit-on, de réduire la pauvreté et d’augmenter les revenus. Les chiffres avancés donnent en outre une idée de la valeur écosystémique de cette région : la zone protégée de l’Amapá, en 2015, représentait 10,2 millions d’hectares répartis dans dix-neuf aires protégées, totalisant 72 % du territoire régional sous protection officielle. L’Amapá serait l’État le mieux conservé de l’Amazonie, avec 98 % de forêts primaires.
Le gouvernement des États-Unis fait partie des partenaires du Funbio précité. En 2016, celui-ci disposait de nombreux bailleurs de fonds de nature variée : banques diverses, Conservation International et Conservation International Foundation, financements publics, fondations brésiliennes, et d’autres noms familiers tels que The Nature Conservancy, ClimateWorks Foundation, Oak Foundation, Gordon and Betty Moore Foundation. On y
trouve également l’entreprise française ENGIE, mais aussi, avec étonnement, des groupes pétroliers : BP Brasil Ltda., Chevron Brasil Upstream Frade Ltda., ou encore Petrobras162.
L’un des deux membres responsables du business siégeant au bureau du Funbio est par ailleurs membre de JP Morgan163. Le chairman du Funbio est Álvaro Antonio Cardoso de Souza. Sa biographie n’est pas donnée, mais il fut PDG de la Citibank Brazil de 1993 à 1994, et vice-président exécutif de Citigroup de 1995 à 2003164. Conservation International s’implique également à Calha Norte, dans l’État du Pará. En 2006, le gouvernement de l’État y avait annoncé la création de cinq zones protégées (dont la plus grande du monde, pour une surface totale de 12,8 millions d’hectares à la frontière avec Suriname et la Guyane. L’ONG fait partie du consortium Calha Norte qui s’implique depuis plusieurs années dans la création d’un réseau d’aires protégées au sein de cet État. L’expertise de Conservation International est multiple et comprend la sylviculture, l’agrosylviculture et la gestion des ressources halieutiques165. L’implication de Conservation International dans deux des États où se trouve la Foz do Amazonas ainsi que dans le troisième, le Maranhão, va poursuivre sa croissance : en 2015, l’ONG annonça qu’elle investirait soixante-dix millions de dollars au Brésil sur les dix prochaines années. Plusieurs régions ont été sélectionnées pour implanter des projets, ainsi que les côtes des États de l’Amapá, de Pará et de Maranhão, et que des projets pétroliers risqueraient donc de venir contrarier166.
Sur les océans, le but de Conservation International serait de « sauvegarder la biodiversité côtière et océanique vitale du monde et les écosystèmes les plus productifs afin de maximiser les bénéfices écologiques, sociaux et économiques sur le long-terme pour les peuples et la nature ». Trois milliards de personnes sur sept dépendraient de la nourriture marine comme source principale de protéines. 44 % de la population mondiale vivrait à moins de 150 kms de l’océan. Enfin, la valeur économique annuelle produite par l’océan se chiffrerait à 2,5 trillions (c.-à-d. 2,5 milliards de milliards167) de dollars. Les partenariats de Conservation International combineraient la science avec les approches traditionnelles, les pêcheurs, les communautés côtières et les gouvernements nationaux.
Parmi ses initiatives, Conservation International a lancé l’Ocean Health Index. Sur un ensemble de 221 ZEE (Zones économiques exclusives), le Brésil168 (avec son archipel de Trindade) y est classé 125e, avec un score de 67 sur 100 (la moyenne mondiale étant de 71). Dix critères sont pris en compte pour ce score de 67 : nourriture disponible (49), opportunités de pêche artisanale (71), produits naturels (c.-à-d. coquillages, éponges de mer, poissons d’aquarium, etc. ; 5), capture de carbone (98), protection côtière (97), habitats & économies côtières (80), tourisme & loisirs (29), sentiment d’appartenance (84), eaux limpides (60), biodiversité (95).
Précédemment, le score du Brésil était de 60. L’Ocean Health Index avait analysé dix-sept zones côtières. L’Amapá, le Para et le Maranhão où se situe la Foz do Amazonas, avaient reçu respectivement les notes de 62, de 55 et de 57169. Selon ses déclarations, Conservation International vise à utiliser le Global Ocean Index comme un outil d’évaluation à destination des décideurs politiques pour les questions relatives à la gestion de l’océan170.
Conservation International s’implique dans la Foz do Amazonas. Un article de l’ONG souligne que « la grande quantité de nutriments et d’eau douce de ces cours d’eau a conduit à la formation de grands estuaires et au développement de mangroves vastes et productives. La végétation croissante de la rivière Oiapoque dans Amapá, la baie de Saint-Louis, et Maranhão, forment la plus grande gamme continue de mangroves au monde, couvrant environ un million d’hectares171. » Des activités extractives s’y déroulent, ce à quoi l’ONG ne s’oppose pas (cf. supra). Conservation International souhaite y étendre des zones protégées « dans le but d’élargir la gouvernance et la protection des milieux naturels et des communautés traditionnelles qui y vivent », ajoutant que ces communautés « seront des grands partenaires des changements souhaités sur ce territoire ». Elle affirme qu’il est possible d’améliorer la vie des personnes qui vivent sur la côte en promouvant « des chaînes de production durables », en particulier au travers de l’extraction à base communautaire.
L’intérêt financier de Conservation International et de sa nébuleuse économique se manifeste au travers de ses éléments de langage : l’ONG se dit confiante dans le développement de partenariats stratégiques dans la région et l’influence, notamment via la science, pour le développement du territoire, « ce qui démontre les vertus d’une société qui protège son capital naturel, produit ainsi de la richesse durable et établit une gouvernance participative et transparente ». Objectif affiché : « Contribuer au développement du territoire et à l’amélioration de la qualité de vie des personnes qui bénéficient de leur capital naturel de façon durable. »
Conservation International met en avant une stratégie en cinq points :
- Contribuer à l’amélioration de la gestion de la partie marine du territoire, grâce à l’expansion du réseau des zones de protection marine, protégeant les habitats critiques et les espèces en voie de disparition.
- Faire de la pêche dans la zone côtière du territoire une activité plus durable.
- Mettre au point des arrangements sur les chaînes commerciales qui ajoutent de la valeur aux poissons, apportant des avantages aux pêcheurs de la région.
- Agir à titre d’agent de l’intégration des différents acteurs du territoire dans les discussions sur l’occupation et l’utilisation durable des milieux marins et côtiers, en utilisant les processus et les outils de planification et de gestion des terres.
- Contribuer à la création et à l’organisation de l’information scientifique sur les écosystèmes de la région, comme le soutien pour la conservation et l’utilisation durable des ressources naturelles.
En fin de compte, nous observons un cas comparable au conflit contre les sables bitumineux. L’enjeu réel dépasse l’enjeu présenté. Une nébuleuse d’ONG et d’intérêts financiers (politiques, économiques, bancaires…) s’entrecroisent et opèrent à différents niveaux. Greenpeace, ONG « feuille de vigne », donne à nouveau l’illusion de « David contre Goliath » et s’en prend à une cible médiatique, mais reste muette contre les entreprises du
pays où elle intervient. Elle présente une version partielle et partiale des faits. Son souci de l’environnement apparaît davantage comme un prétexte que comme une réelle préoccupation. Une fois de plus, le sérieux et les réelles motivations de Greenpeace sont questionnables.
- Collette (Bruce) & Ruetzler (Klaus), « Reef Fishes Over Sponge Bottoms Off the Mouth of the Amazon River », https://repository.si.edu/bitstream/handle/10088/7901/iz_Collette_Ruetzler_1977.pdf?sequence=1&isAllowed=y & http://agris.fao.org/agris-search/search.do?recordID=AV20120146816
- https://twitter.com/Greenpeace_ITA/status/823576920973578240
- 400 https://twitter.com/GreenpeaceUK/status/825365739272019969
- https://twitter.com/greenpeaceindia/status/853208854880038912
- http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/01/24/a-la-decouverte-d-une-mysterieuse-barriere-de-corail-au-large-de-l-amazone_5068167_3244.html
- http://www.bbc.com/news/world-latin-america-38789009
- https://twitter.com/GreenpeaceUK/status/825793139394895874
- https://twitter.com/greenpeacefr/status/832156328634236928
- https://twitter.com/Greenpeace/status/853350988618625024
- Le 31 octobre 2017.
- https://fr.amazonreefs.org/
- https://secure.greenpeace.org.uk/page/s/defend-the-amazon-reef
- https://twitter.com/Energydesk/status/826514702935142400/photo/1
- https://www.greenpeace.fr/voyage-en-eaux-troubles-les-projets-de-total-et-bp-menacent-aussi-la-mangrove-amazonienne/
- http://www.huffingtonpost.fr/2017/03/27/pourquoi-greenpeace-a-deverse-3000-litres-de-melasse-devant-le-s_a_22013598/
- https://twitter.com/ManoelleL/status/846370249364647937 &
https://twitter.com/search?vertical=default&q=%23amazonreef&src=typd&lang=fr - http://www.usinenouvelle.com/article/total-vise-par-des-actions-coordonnees-de-greenpeace-a-paris-et-a-anvers.N519414
- http://www.greenpeace.org/belgium/fr/presse/LIVE–La-directrice-internationale-de-Greenpeace-prend-part-a-une-action-contre-les-plans-de-forage-de-Total/
- Greenpeace est l’unique représentante de Break Free (https://www.breakfree2017.org/partner-organization/) dans plusieurs pays. Pour la Grèce, on notera que les associations partenaires n’ont pour certaines rien à voir avec les énergies fossiles mais traitent de questions comme les migrants. A l’international, on trouve en outre Global Witness, dont le plus gros bailleur de fonds, George Soros, avait substantiellement investi dans le pétrole par le passé, et plus récemment dans le charbon d’Arch Coal et Peabody Energy.
- Rémi Barroux est un militant politique, cf. Les nouveaux sans culottes – Enquête sur l’extrême-gauche française.
- http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/03/31/au-bresil-mangrove-foret-peche-et-coraux-menaces-par-les-projets-petroliers-de-total_5103677_3244.html
- https://twitter.com/search?vertical=default&q=%23amazonreef&src=typd&lang=fr
- http://www.liberation.fr/planete/2017/04/01/poisson-d-avril-de-greenpeace-pour-denoncer-un-projet-de-forage-de-total-au-bresil_1559972
- http://www.greenpeace.org/brasil/pt/Blog/voluntrios-aproveitam-o-dia-da-mentira-para-c/blog/59091/
- http://www.greenpeace.org/brasil/pt/Blog/centenas-de-pessoas-formam-desenho-enorme-pel/blog/59075/
- http://www.creativeresistance.org/melting-vitruvian-man/
- http://www.mpf.mp.br/mg/sala-de-imprensa/noticias-mg/caso-mariana-mpf-e-mp-mg-realizam-encontro-com-31-instituicoes-e-grupos-de-pesquisa-para-discussao-e-elaboracao-de-projeto-de-trabalho-no-eixo-socioeconomico
- https://www.greenpeace.fr/cartographie-projets-a-risques-de-total-pres-recif-de-lamazone/
- http://www.mpf.mp.br/ap/sala-de-imprensa/noticias-ap/mpf-ap-quer-a-suspensao-da-exploracao-de-petroleo-na-foz-do-rio-amazonas
- http://www.mpf.mp.br/ap/atuacao/recomendacoes/recomendacoes-2017/recomendacao_18_2017_ibama_corais.pdf
- http://www.total.com/sites/default/files/atoms/files/questions-ecrites-reponses_ca_fr.pdf
- http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2017/05/27/mobilisation-contre-le-projet-de-forage-de-total-au-large-du-bresil_5134828_1652692.html
- http://www.total.fr/mes-deplacements/me-rendre-en-station/trouver-station.html
- http://www.stationsbp.fr/bp_station/site_bp_station/index.php?page=Nos-stations-service
- http://anv-cop21.org/fonctionnement-soutiens/
- http://anv-cop21.org/financement/
- Cf. nos deux articles dédiés sur Soros Connection : https://sorosconnection.com/soros-sherpa-fondation-charles-leopold-mayer-1/ & https://sorosconnection.com/soros-sherpa-fondation-charles-leopold-mayer-2/
- https://alternatiba.eu/sengager/coup2pouce-pour-le-climat/ Sur l’European Climate Foundation, financée par des acteurs de la « transition énergétique », nous renvoyons à notre dossier consacré aux Amis de la Terre réalisé pour la Fondation Prometheus : http://www.fondation-prometheus.org/wsite/publications/a-la-une/dossier-les-amis-de-la-terre-des-mercenaires/
- https://twitter.com/Alternatiba_/status/868404418290601984
- http://www.ibama.gov.br/phocadownload/informes/2017-08/2017-08-29/SEI_IBAMA-0667576-Despacho.pdf
- http://www.investopedia.com/articles/insights/081516/top-6-shareholders-bhp-billiton-bhp-bac.asp
- http://www.greenpeace.org/brasil/pt/Blog/rio-doce-guas-subterrneas-tambm-esto-contamin/blog/59171/
- http://www.greenpeace.org.br/hubfs/Campanhas/Agua_Para_Quem/documentos/greenpeace_estudo_agua_riodoce%20.pdf?__hstc=218051913.454a64900e57da9dc15c3ab9752fac54.1495536137699.1497605312999.1497618224027.8&__hssc=218051913.1.1497618224027&__hsfp=59179455
- http://www.greenpeace.org/brasil/pt/Blog/da-lama-ao-p-o-impacto-da-tragdia-do-rio-doce/blog/59083/
- https://fr.wikipedia.org/wiki/BHP_Billiton
- http://bit.ly/2tcISgF
- http://www.brasoilcorp.com/po/financials/brasoil-2014-q4-fs.pdf
- http://advances.sciencemag.org/content/2/4/e1501252.full
- http://www.brasoilcorp.com/index.php?page=informaaaes_corporativas
- http://www.brasoilcorp.com/index.php?page=histarico
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Zaedyus_(puits)
- https://www.forbes.com/sites/afontevecchia/2011/11/23/chevron-banned-from-drilling-in-brazil-after-oil-spill/#1362ecc63045
- http://www.greenpeace.org/brasil/pt/Noticias/Chevron-seu-petroleo-nossa-sujeira/
- http://www.greenpeace.org/brasil/pt/Blog/remando-contra-a-mar/blog/37982/
- http://www.greenpeace.com.br/lataria/?utm_campaign=lataria&utm_source=banner_lateral-20150116&utm_medium=gp_site
- https://cdn.greenpeace.fr/site/uploads/2017/05/Recif_Amazone_Total_risque_inacceptable_Greenpeace.pdf?_ga=2.249872134.1612349257.1497874221-122931330.1492435271
- http://www.upstreamonline.com/hardcopy/news/994724/bg-and-total-among-11th-round-winners
- https://www.linkedin.com/in/moyses-gonsalez-tessler-1b91bb122/?ppe=1
- http://www.wri.org/sites/default/files/uploads/WRI_2015_Annual_Report.pdf
- L’USAID est une officine proche des services de renseignement américains.
- http://www.conservation.org/publications/documents/CI_Climate_Change_Initiative_FY11_Report.pdf
- http://www.nbcbayarea.com/investigations/Contractor-Submitted-False-Radiation-Data-at-Hunters-Point-279025911.html
- https://www.nrc.gov/docs/ML1604/ML16042A074.pdf
- http://www.nbcbayarea.com/investigations/Former-Hunters-Point-Worker-Claims-Supervisors-Ordered-Him-to-Hide-Radiation-371723561.html
- http://www.greenpeace.org/international/Global/international/planet-2/report/2008/5/roadmap-to-recovery.pdf
- http://www.greenpeace.de/files/MCBI_scientists_consensus_statement_0.doc
- Nous ajouterons, en simple note, que Tetra Tech a produit un rapport critique contre le pétrole, en 2013, avec le Natural Resources Defense Council, dont nous avons souligné l’absence d’indépendance dans notre premier cas de guerre de l’information, sur les sables bitumineux. Information donnée par le NRDC :https://www.nrdc.org/sites/default/files/oil-industry-undermining-california-clean-energy-IB.pdf
- Pour l’analyse sur les effets d’une marée noire sur le corail, Greenpeace renvoie à un article de la National Oceanic and Atmospheric Administration : http://response.restoration.noaa.gov/about/media/how-do-oil-spills-affect-coral-reefs.html Il s’agit d’une agence gouvernementale américaine.
- http://www.prooceano.com.br/
- http://m.lesechos.fr/redirect_article.php?id=0202154033844
- https://www.cls.fr/le-groupe/
- http://www.prooceano.com.br/site/en/customers
- http://www.prooceano.com.br/site/en/areas-of-activity
- http://www.argo.ucsd.edu/
- https://www.whoi.edu/instruments/viewInstrument.do?id=819
- http://oceanexplorer.noaa.gov/facts/ctd.html
- http://www.aoml.noaa.gov/phod/dhos/xcp.php & http://www.geosci-instrum-method-data-syst.net/6/209/2017/gi-6-209-2017.pdf
- https://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%A9l%C3%A9d%C3%A9tection
- http://www.brasil-rounds.gov.br/arquivos/Seminarios_r11/tec_ambiental/ingles/Foz_do_Amazonas_Basin.pdf
- http://multinationales.org/IMG/pdf/350-total.pdf
- https://350.org/allies/
- https://cdn.350.org/wp-content/uploads/2017/05/350.org-FY16-Audited-Financial-Statements-Final.pdf
- https://350.org/2016-annual-report/#financials Il est à ce titre étonnant de trouver une « anti-capitaliste » comme Naomi Klein présente au Conseil d’administration de cette ONG (https://350.org/fr/about/board/, merci à Giuseppe Gagliano du CESTUDEC pour cette information).
- http://whois.domaintools.com/multinationales.org
- https://www.bastamag.net/Ivan-du-Roy
- http://www.20minutes.fr/economie/1154545-20130514-20130514-bresil-met-encheres-nouvelles-reserves-petrolieres
- http://www.anp.gov.br/wwwanp/?dw=70889
- http://www.brasil-rounds.gov.br/round11/resultados_R11/resultado_r11_SFZA-AP1.asp
- http://br.total.com/pt-br/sua-pagina/midia/list-news/total-conquista-10-licencas-de-exploracao-na-11a-rodada-de-licitacoes-do-brasil
- http://www.brasil-rounds.gov.br/arquivos/ass_contratos_r11/info_contratos_r11.xlsx
- http://www.telegraph.co.uk/finance/newsbysector/energy/10057017/BP-Shell-and-Statoil-investigated-over-suspected-oil-price-manipulation.html
- http://www.greenpeace.org.uk/newsdesk/energy/analysis/why-we-cant-trust-price-we-pay-oil-and-gas
- http://www.leparisien.fr/flash-actualite-economie/bresil-un-consortium-regroupant-petrobras-shell-total-cnpc-cnooc-remporte-libra-21-10-2013-3246727.php
- http://www.marine-oceans.com/actualites-afp/6305-bresil-les-compagnies-asiatiques-vedettes-des-1eres-encheres-du-petrole-pre-sal
- https://www.lesechos.fr/24/10/2016/lesechos.fr/0211427578876_petrobras-et-total-s-allient-dans-le-petrole-et-le-gaz.htm
- https://www.lesechos.fr/22/12/2016/lesechos.fr/0211619390927_petrole—total-concretise-son-alliance-avec-petrobras.htm
- http://www.total.com/en/media/news/press-releases/total-and-petrobras-seal-their-strategic-alliance-through-signature-definitive-contracts
- http://www.petrobras.com.br/fatos-e-dados/avancamos-na-alianca-estrategica-com-a-total-com-a-assinatura-de-novos-acordos.htm
- https://wikileaks.org/Nos-bastidores-o-lobby-pelo-pre.html
- http://www.bbc.com/portuguese/brasil-36334715
- https://en.wikipedia.org/wiki/Operation_Car_Wash
- Les investigations s’étendirent à neuf autres entreprises brésiliennes, dont Queiroz Galvão.
- https://www.theguardian.com/world/2017/jun/01/brazil-operation-car-wash-is-this-the-biggest-corruption-scandal-in-history
- https://www.lesechos.fr/21/09/2016/lesechos.fr/0211312732169_petrobras-met-ses-investissements-au-regime-sec.htm
- http://www.ibillionaire.me/securities/1200/
- http://veja.abril.com.br/economia/bilionario-george-soros-volta-a-comprar-acoes-da-petrobras/
- http://www.zonebourse.com/PETROLEO-BRASILEIRO-SA-PE-6496795/societe/
- https://www.asso-sherpa.org/transparence-industries-extractives-francaises-cest-flou
- Pour plus d’informations sur Oxfam : http://www.fondation-
prometheus.org/wsite/publications/newsletter/octobre-2016/oxfam-et-lopen-society/ - https://en.wikipedia.org/wiki/International_Non-Governmental_Organisations_Accountability_Charter#Origins
- Pour plus d’informations sur ONE, cf. nos deux articles dédiés sur Soros Connection :
https://sorosconnection.com/one-la-sorosite-de-bono-dans-la-presidentielle-francaise-2017/ & https://sorosconnection.com/morton-halperin-chez-one-reseaux-dÉtat-reseaux-soros/ - https://www.asso-sherpa.org/nos-partenaires
- https://en.wikipedia.org/wiki/Intel
- http://upload.ouestfrance.fr/ouest-france.fr/doc/OCEANBUSINESS.doc
- https://peche-dev.org/IMG/pdf/blue_charity_business_.pdf
- Cf. également le programme PISCO expliqué dans le rapport, avec près de 15 millions de dollars de la Moore Foundation.
- http://wiki.bluelobby.eu/articles/bio-steven-mccormick Actif jusqu’en juillet 2014, le site bluelobby.eu de Yan Giron dispose de la plus grande base de données relative au business caritatif de l’environnement marin.
- Cf. notre étude de cas sur les sables bitumineux.
- https://www.nature.org/about-us/governance/executive-team/mark-tercek-biography.xml
- https://www.nature.org/about-us/governance/board-of-directors/board-of-directors-member-profiles.xml#Tierney
- https://www.bridgespan.org/about-us/board-of-trustees
- https://www.ebayinc.com/our-company/our-leaders/thomas-tierney/#thomas-tierney
- https://www.nature.org/about-us/governance/board-of-directors/board-of-directors-member-profiles.xml#Rogers
- http://wiki.bluelobby.eu/articles/bio-steven-mccormick
- http://www.greenpeace.org/usa/news/public-private-partnership-sec/
- https://www.activistfacts.com/organizations/131-greenpeace/
- https://www.moore.org/article-detail?newsUrlName=study-shows-brazil-s-soy-moratorium-still-needed-to-preserve-amazon
- https://www.moore.org/article-detail?newsUrlName=brazilian-beef-industry-moves-to-reduce-its-destruction-of-rain-forests
- https://www.moore.org/article-detail?newsUrlName=tacana-indigenous-people-of-bolivia-win-prestigious-equator-prize
- https://www.moore.org/article-detail?newsUrlName=final-agreement-will-permanently-safeguard-85-percent-of-great-bear-rainforest
- https://www.moore.org/article-detail?newsUrlName=brazilian-soy-agreement-renewed-indefinitely-provides-long-term-protection-of-the-amazon
- http://oceans5.org/results/partners-members/
- http://oceans5.org/
- http://avalon.com/investments
- http://oceans5.org/project/improving-seafood-traceability/
- http://oceans5.org/project/protecting-antartica/
- http://oceans5.org/project/protecting-remote-british-overseas-territories/
- https://www.packard.org/wp-content/uploads/2016/03/Packard-White-Paper-on-IUU-for-Packard-websiite.pdf
- https://www.packard.org/grants-and-investments/grants-database/?grant_keyword=greenpeace&program_area=All%20Programs&award_amount=All%20Amounts&award_year=All%20Years
- http://pdf.wri.org/reefs_at_risk_revisited.pdf
- http://www.wri.org/sites/default/files/Atlantic_Brazil_web_high-res.jpg
- http://www.wri.org/profile/lauretta-burke
- http://www.wri.org/our-work/project/coastal-capital-economic-valuation-coastal-ecosystems-caribbean
- Il en était toujours membre au 23 mars 2017, à en juger par la dernière actualisation de la page Brésil de l’International Coral Reef Initiative (http://www.icriforum.org/about-icri/members-networks/brazil) qui renvoyait à son courriel r.moura(at)conservation.org
- https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9cif_corallien_de_l%27Amazone#D.C3.A9couverte &
http://advances.sciencemag.org/content/2/4/e1501252.full - http://www.worldwatch.org/node/5392
- http://blog.conservation.org/2016/04/nature-inextricably-linked-to-companies-bottom-lines/?_ga=2.100232862.1487665234.1497708635-1609339177.1497512380
- http://www.conservation.org/NewsRoom/experts/Pages/ci-expert-details.aspx?ID=4&name=Peter-Seligmann
- http://www.huffingtonpost.com/pavan-sukhdev/the-natural-capital-proto_b_8627954.html
- http://www.withtone.com/
- http://www.geo.fr/photos/reportages-geo/la-france-s-agrandit-sous-les-flots-159739
- http://www.ted.com/participate/ted-prize/prize-winning-wishes/mission-blue
- http://www.iucn.org/about/union/donors/
- http://www.fondation-prometheus.org/wsite/publications/newsletter/octobre-2016/chroniques-bleues/
- https://web.archive.org/web/20160809104132/http://www.iucn.org:80/secretariat/strategic-partnerships/about/donors-and-partners-0
- https://www.iucn.org/about/donors-and-partners
- http://www.conservation.org/publications/documents/2016-annual-report.pdf?_ga=2.258500874.1487665234.1497708635-1609339177.1497512380
- http://www.conservation.org/projects/Pages/global-conservation-fund.aspx
- http://www.conservation.org/stories/funding-the-long-term-protection-of-nature/Pages/overview.aspx
- Au taux de change du 31 octobre 2017,
http://www.xe.com/fr/currencyconverter/convert/?Amount=5000000&From=BRL&To=EUR - Ces corridors sont des milieux naturels qui relient entre eux divers habitats vitaux pour la survie des espèces – par exemple pour la migration.
- http://www.funbio.org.br/wp-content/uploads/2017/05/Funbio-Annual-Report-2016_-1.pdf, pp.55-58.
- http://www.funbio.org.br/en/o-funbio/equipe-e-conselho/
- https://www.bloomberg.com/research/stocks/people/person.asp?personId=22894706&privcapId=34120227
- http://www.conservation.org/projects/Pages/Protecting-Heart-of-the-Amazon-in-Calha-Norte-Brazil.aspx
- http://www.conservation.org/global/brasil/noticias/Pages/conservacao-internacional-pretende-investir-70-milhoes-no-brasil-nos-proximos-10-anos.aspx
- Dans la version précédente de notre travail, à destination du CESTUDEC, nous écrivions « mille milliards ». C’est une erreur de notre part, mille milliards correspondant à un billion, et non à un trillion.
- http://www.oceanhealthindex.org/region-scores/scores/brazil-+-trindade
- http://www.oceanhealthindex.org/ohi-plus/brazil-assessment-en
- http://www.conservation.org/projects/pages/ocean-health-index.aspx
- http://www.conservation.org/global/brasil/iniciativas-atuais/Pages/costa-equatorial.aspx